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Coliques du nourrisson et pleurs du soir

Alizee L. 23 nov. 2020 13:00:23
Coliques du nourrisson et pleurs du soir

La question : bébé pleure-t-il à cause des fameuses coliques ? Et puis, c'est quoi les coliques du nourrisson et les pleurs du soir?


Sommaire :

  1.  

Coliques ou pleurs

On donne plusieurs significations aux coliques du nourrisson : les pleurs sont-ils isolés ? sont-ils associés à des douleurs ? il-y-a-t-il un lien avec le tube digestif et en particulier le colon ?  

Certains, notamment les industriels de la nutrition infantile, attribuent les coliques à un problème de mauvaise digestion du lactose qui est le principal glucide présent dans le lait (maternel ou artificiel). Mais alors, pourquoi les coliques seraient dû à un soucis de digestion du lactose alors qu'elles apparaissent surtout en fin de journée et que le bébé en consomme à chaque tétée tout au long de la journée ? 

La déglutition d'air durant les pleurs, qui peuvent provoquer des gaz, pourraient également expliquer les coliques. 

De même, il faut aussi prendre en compte l'évolution du sommeil : alors qu'il se divisait en courtes périodes de 3-4 heures, espacées par des phases d'éveil dont on profite pour les tétées, à partir du 4ème mois son sommeil progresse vers un rythme de 24 heures comme les grands. 

Ainsi, il faut distinguer les pleurs dont la cause se trouve au niveau de l'abdomen ou du tube digestif que l'on peut associer au terme de coliques, et les autres causes de pleurs excessifs du bébé. 

 

Coliques et pleurs du nourrisson

Pleurs en fin de journée

Entre 18h et 24h, d'une durée d'environ 3h, les pleurs du soir apparaissent vers l'âge de 3 semaines et s'atténuent autour des 6 semaines de vie. 

Tout devrait bien aller : bébé est propre, il a mangé, vous le câlinez. Pourtant bébé pleure, il a l'air de souffrir, son visage est tout rouge avec son front plissé, il serre ses poings, ses cuisses sont repliées sur son ventre qui est souvent ballonné et émet des gaz. Généralement l'alimentation ne suffit pas à l'apaiser, parfois le câlin et la tétée au sein le peuvent. 

Cependant les pleurs du soir ne sont pas causés par un problème de digestion et ne sont pas le signe d'une maladie. Bien qu'ils soient difficiles à calmer, ils sont très communs chez les enfants. 

Si on y réfléchi bien, il s'agit d'une période normale d'activité du nourrisson : alors qu'il n'était encore qu'un fœtus, il était déjà bien actif et agité entre 18h-20h et minuit. Après sa venue au monde c'est pareil avec le son en plus, et là on parle d'angoisse du bébé. 

Mais pourquoi un bébé est angoissé et un autre non ? Les raisons de ces pleurs demeurent incertaines. Néanmoins, ceux-ci semblent purement physiologiques et ne sont absolument pas dû à la peur de la nuit - la preuve en est qu'ils disparaissent autour des 3 à 4 mois.  

Il faut être patient et accompagner bébé en attendant que cette période passe, entre les instants câlins, bercement ou portage, et ceux où on le laisse seul, crier en attendant que son sommeil arrive. L'astuce de certains parents : donner une sucette à bébé - une bonne idée, une habitude qu'il faut cependant réexaminer après ses 3 mois une fois les crises sont définitivement passées. 

 

 

Pleurs rythmés par l’horaire des repas

En effet, le réflexe gastro-colique est totalement normal : c'est lorsque le péristaltisme intestinal (mouvements de la paroi) s'accélère, notamment vers le côlon, après le remplissage de l'estomac - qui débouche en général sur une selle après le repas.

Chez certains enfants, ce réflexe peut être plus important au point d'en devenir douloureux, d'autant plus s'il est trop gourmand et avale beaucoup d'air lorsqu'il boit son lait, sans pauses ni rôts : bébé a du mal à terminer son repas car plus il continue, plus son ventre est douloureux, alors qu'il a encore faim. 

Voici quelques petits conseils : 

- Prendre son temps pour la tétée et ne pas hésiter à faire des pauses fréquentes pour le faire roter plus facilement

- S'il déglutit trop vite (en tout cas vous en avez l'impression), lui retirer le biberon ou le sein assez souvent pendant la tétée

-  Préférer les vêtements confortables (sans ceinture ou élastique à la taille) et desserrer la couche 

- Pour limiter la déglutition d'air, choisir des biberons ayant une valve au fond 

- Essayer une nouvelle tétine, celles en silicone étant réputées plus dure que celles en latex

- Essayer aussi un lait à formule épaissie

- Donner le biberon ou la tétée dans le calme, et essayer de vous détendre

 

La satiété peut ne pas être satisfaite

D'une part, si vous allaitez bébé et qu'il n'est pas rassasié à la fin de la tétée, il faut sans doute prolonger les tétées et stimuler votre lactation (téter plus souvent, penser au 2ème sein, etc.). 

D'autre part, si vous n'allaitez pas bébé, peut-être qu'il faut revoir le choix du lait artificiel notamment avec un rapport caséine / protéines plus élevé (d'environ 80%), et un taux de lactose diminué et remplacé par de la dextrine maltose et de l'amidon. 

Bien évidemment, vous devez vérifier la courbe de poids de votre bébé : si elle suit une courbe logique, ses pleurs ne signifient donc sûrement pas qu'il a faim et alors la solution n'est pas dans l'augmentation de la quantité des repas. 

Les pleurs peuvent être liés à une mal-digestion du lactose s'ils apparaissent dans les 20 à 30 minutes après chaque tétée, et que bébé souffre de ballonnement abdominal, d'émission de gaz voire de selles liquides et acides (parfois source d'érythème fessier). 

Attention, il ne faut pas confondre la mal-digestion du lactose (quand bébé reçoit trop de lactose par rapport à la quantité de lactase produite par leur intestin) et l'intolérance au lactose (quand leur intestin ne fabrique pas de lactase, enzyme qui digère le lactose). Auquel cas, il faut opter pour un lait pauvre en lactose et enrichi en lactase. 

Ce qu'on appelle l’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) se manifeste par des signes très variés, dont des pleurs, plus ou moins rapidement après le biberon. On confirme le diagnostic par un essai de régime sans protéine de lait de vache ainsi que des tests biologiques - un lait spécifique aux APLV (hydrolysats extensifs de protéines de lait de vache ou de protéines de riz).

 

Coliques et pleurs du nourrisson

Pleurs survenant à toute heure, aussi bien le jour que la nuit

Bien que le reflux gastro-œsophagien (RGO) non extériorisé soit un diagnostic “à la mode”, il est en réalité moins fréquent qu’on ne le pense. En effet pour qu’un enfant pleure de manière si importante à cause d’un RGO, il faut qu’il y est une réelle brûlure de l’œsophage par l’acidité gastrique (œsophagite). Ici les tétées sont difficiles, il est compliqué pour bébé de terminer les biberons, les nuits sont agitées, et on remarque un ralentissement de croissance.

Une constipation peut également être douloureuse : il faut choisir un lait pauvre en caséine (rapport caséine / protéines solubles de 40%) et riche en lactose (allant même jusqu’à 100% des glucides), et pourquoi pas avec un apport de fibres ou de probiotiques.

De même, vous pouvez changer l’eau utilisée pour les biberons (limitez cependant l’eau Hépar®, trop riche en minéraux et a pour risque de fatiguer les reins de bébé) et proposez de l’eau en dehors des repas.

Pour favoriser l’émission des selles, fléchissez les cuisses de votre nourrisson sur son ventre, massez-le doucement, évitez cependant le thermomètre et les suppositoires - le médecin pourra éventuellement prescrire un traitement (exemple : le macrogol). 

Quelques fois, la cause médicale peut être autre que digestive (infectieuse, neurologique, métabolique, génétique, par exemple) : votre bébé doit être examiné par un pédiatre pour éliminer toute pathologie sous-jacente.

Mais rassurez-vous, la majorité de ces pleurs excessifs n'est pas causé par un problème médical : c'est sans doute une période d'adaptation compliquée du tout-petit. On appelle cela un trouble fonctionnel. Veillez à ce que cette situation ne donne pas lieu à un soucis dans la relation affective que vous avez avec votre enfant. 

D'autant plus si cette relation est perturbée par une situation familiale ou sociale compliquée, par une histoire particulière que cet enfant a dans votre vie, ou par vos difficultés psychologiques - très fréquentes après un accouchement y compris chez les femmes sans antécédent. En général, il s'agit soit du “post-partum blues” apparaissant 3 à 10 jours après l’accouchement et qui ne dure que quelques jours, soit d’une “dépression” post-natale, soit d’une psychose puerpérale (plutôt exceptionnel). Dans ce cas on vous recommande fortement de consulter un psychiatre ou un psychologue familier aux problèmes de cette période du début de la maternité.

Ne culpabilisez, il est absolument essentiel que vous puissiez dire ce que vous ressentez : fatigue, difficultés dans la gestion de votre quotidien et de celui de votre bébé, impression d’être complétement dépassée, perte de sommeil voire même idées noires. Des solutions existent pour vous aider.

 

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