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Me reconnaître en tant qu’aidant ?

Alizee L. 28 févr. 2022 15:10:39
Me reconnaître en tant qu’aidant ?

Sommaire : 

Le mot aidant, est-il pour moi ?

Aidant.e, est un mot que l'on entend de plus en plus ces dernières années. Au début, on parlait souvent « d’aidants naturels », mais en réalité est-ce naturel d’accompagner au quotidien un proche en difficulté de vie ? La réponse est propre à chacun ! On ne peut pas imposer cette réponse aux plusieurs millions de personnes qui sont en situation d’aidance en France. 

La loi de l’adaptation de la société au vieillissement du 28 décembre 2015 introduit finalement dans le cadre légal français le terme de « proche aidant ». Une expression qui met en avant que les aidants sont avant tout des proches, des aidants familiaux, et que l’enjeu est bien qu’ils puissent le rester, sans avoir à devenir des professionnels de substitution assignés à résidence ! 
 
Mis à part des critères objectifs de définition d’un aidant (lien de proximité avec la personne accompagnée, origine de la situation d’aide, nature, fréquence et durée de l’aide apportée), le linguiste Alain Rey ajoute une signification supplémentaire (et pas des moindres) à l'aidance qui est « apporter de la joie ». Une définition nous reconnecte au sens premier du mot et dépasse la vision instrumentale dans laquelle on l’enferme trop souvent. 

Dans tous les cas, chacun est libre de s’approprier ou non ce mot « aidant », de l’apprécier ou non, de trouver qu’il fait écho ou non à son quoitidien, de souhaiter se présenter comme tel ou non. L’important est surtout de savoir qu’il existe bien, ce qu’il signifie et ce qu’il permet. 

Me reconnaître en tant qu’aidant, qu’est-ce que cela signifie ?  

Encore une fois, il n’existe pas de définition unique ou de mode d’emploi, mais se reconnaître en tant qu’aidant peut permettre de :

  • Prendre conscience de la contribution à l’humanité que l’on apporte  en tant qu'aidant, ainsi que de la valeur de cette contribution.
  • Prendre la mesure de ce que ce quotidien implique pour soi, dans la relation au proche accompagné, dans sa santé, dans la vie - car cette expérience est tout sauf anodine.
  • Réaliser que les droits, les dispositifs et les actions qui concernent les aidants peuvent s’adresser à soi-même et que, quand ils nous font sens et nous sont accessibles, il est possible pour nous de les solliciter.
  • Informer les autres que l’on est en situation d’aidant. Et oui, le proche accompagné, l’entourage, professionnels de l’aide et du soin, les collègues de travail, ne se rendent pas toujours compte de ce que cela représente. Ils ne peuvent pas savoir à notre place la manière dont on le vit, les difficultés et les richesses rencontrées dans ce quotidien. C'est pourquoi il est très important de pouvoir le leur dire, leur redire, chaque fois que cela est nécessaire.
Le mot « aidant » ne doit en aucun cas devenir une étiquette dans laquelle on nous enferme, car il existe autant de façon de vivre l’expérience d’accompagner un proche qu’il existe d’aidants - autrement dit au moins plusieurs millions ! Cette reconnaissance est un grand sujet donc, qui n’est pas seulement un but en soi mais surtout un chemin.