Les jeunes générations placent la conciliation des temps de vie au rang de principal objectif de vie. Mais la responsabilité de cette articulation des temps de vie n’est pas qu’une question d’organisation individuelle. C'est aussi le rôle des États, par le biais de dispositifs légaux, et des entreprises, via des politiques internes qui ont tout intérêt à la faciliter (un·e salarié·e équilibré·e témoigne d’une meilleure productivité et d’un engagement plus fort et plus durable.
Faisons le point sur des pratiques permettant une meilleure articulation des temps de vie.
Sommaire :
Comment améliorer la conciliation des temps de vie au niveau étatique ?
En entreprise : des pratiques en faveur de l'équilibre vie pro/vie perso
À l’échelle individuelle : s'organiser et négocier pour bien concilier ses temps de vie
L’approche légale de la conciliation des temps de vie se concentre sur deux aspects : les politiques familiales et de l'enfance.
Voici quelques exemples : incitations financières pour que les deux conjoints travaillent à temps partiel après une naissance (Allemagne), compte épargne-temps pour aménager ses congés (France), application mobile pour soumettre une demande de congé parental de courte durée en cas d’enfant malade (Suède).Les pratiques des entreprises répondent à des réalités et des besoins contrastés, fonction notamment des secteurs professionnels et des branches de métiers.
D’abord des réponses destinées à remodeler l’organisation même du travail pour la rendre plus « conciliante » :
Pour donner corps au droit à la déconnexion :
D’autres mesures relèvent davantage des postures : on pense notamment à la formation du corps managérial pour sensibiliser à l’importance de l’exemplarité (ex : quel message implicite relaie-t-on lorsqu’on envoie un mail un dimanche soir ou au beau milieu de la nuit ? À l’inverse, un·e manager envoie de vraies autorisations en assumant de quitter soi-même le travail plus tôt…)
Des mesures gouvernementales ou managériales ne suffisent cependant pas : il faut avant tout nous attacher nous-même à concilier nos temps de vie !
Cela demande une certaine discipline organisationnelle : en posant des règles de joignabilité ponctuelles et en compartimentant ses outils de communication (séparation des adresses mail pro et perso, utilisation cloisonnée des réseaux sociaux), on évite déjà de nombreux écueils.
Si cela ne suffit pas, il faut alors penser à déléguer les tâches qui peuvent l’être (sans pour autant être la/le seul·e de la famille à connaître le numéro des baby-sitters et à gérer la facturation de la femme/de l’homme de ménage) et à hiérarchiser celles qui restent, dans l’optique de diminuer sa charge mentale.
On essaie aussi d'établir un espace de ressourcement mental avec des pauses, des vraies… Et on développe son « optimalisme » pour laisser place au lâcher-prise et à l’acceptation de son imperfection. Oui, oui, on lutte activement contre le syndrome de la bonne élève et le complexe de superwoman !
Il faut aussi penser à négocie avec son environnement familial (partage des tâches domestiques le plus juste possible), mais aussi on se pose des limites vis-à-vis de ses obligations professionnelles (se donner une heure limite pour quitter le bureau le soir, s’interdire de ramener l’ordinateur le weekend, ranger le smartphone à table, etc).
Sans oublier de négocier sa propre organisation professionnelle : il est toujours bon d’aborder en entretien annuel son ressenti sur sa charge de travail et les principes de fonctionnement adaptés.
Le monde actuel nous demande d’être « chef·fe·s de projet » de nos vies - alors négocions avec tous nos entourages les moyens effectifs de remplir la mission !