Le Syndrome du Bébé Secoué (SBS) : définition
Le Syndrome du Bébé Secoué ou SBS, est un traumatisme crânien grave, provoqué par un ou plusieurs secouements, d’une grande violence : l’adulte, excédé le plus souvent par les pleurs, perd le contrôle et va empoigner le bébé, et l’agiter d’avant en arrière de manière volontaire et violente pour le faire taire. Dans 66% des cas, il s’agit d’un bébé entre 0 et 6 mois.
La tête de bébé, violemment secouée, va se balancer d’avant en arrière. Le cerveau du bébé est alors ballotté dans la boite crânienne, rompant ainsi les artères recouvrant le cerveau, et causant des lésions cérébrales irréversibles qui, dans les cas les plus graves, peuvent mener jusqu’à la mort.
Le taux de récidive de cette maltraitance est très élevé : dans 55% des cas, l’auteur réitérera son geste.
Séquelles du bébé secoué
Les séquelles liées au SBS peuvent être immédiates ou peuvent apparaître au fur et à mesure que l’enfant grandit.
Elles peuvent être intellectuelles (déficience mentale), comportementales (agitation, cris, agressivité), visuelles (cécité) ou motrices (paralysies), mais aussi psychologiques (troubles mentaux, retard psychomoteur).
Dans tous les cas, ces séquelles vont avoir des conséquences – plus ou moins importantes – sur les apprentissages des l’enfant, mais aussi pour toute la famille, car il est très lourd d’assumer un handicap dû à cette cause évitable.
Symptômes du bébé secoué
Voici une liste des symptômes qui peuvent vous alerter :
Symptômes de comportement
- Irritabilité, cris incessants
- Léthargie
- Baisse du contact, absence de réaction aux interactions
- Retard psychomoteur (absence de sourire, de babil …)
Symptômes de motricité
- Diminution de la tonicité du tronc et/ou des membres
- Retard des compétences motrices (tenue assise, tenue debout, etc.)
- Trouble de la coordination, de la préhension
Symptômes physiques
- Pâleur extrême
- Augmentation rapide du périmètre crânien (PC)
- Bombement de la fontanelle
- Vomissements en jet
- Arrêts respiratoires, convulsions, perte de conscience, regard figé
- Strabisme
Si un bébé présente plusieurs de ces symptômes, ou que vous avez le moindre doute, n'hésitez surtout pas à vous rapprocher d’un professionnel de santé.
Prévenir le Syndrome du Bébé Secoué
Bien souvent, c’est un adulte désespéré, désemparé et exaspéré par les pleurs intenses et les cris prolongés du bébé, qui va passer à l’acte. C'est pourquoi il faut essayer de comprendre les pleurs de bébé, pour mieux les calmer.
On vous recommande aussi de penser à se reposer pour pouvoir supporter les cris car oui, tous les bébés crient. N'hésitez pas non plus, à dire à vos proches lorsque vous être fatigué.e, triste ou déprimé.e et de plus en plus impatienté.e par le bébé.
Bébé pleure : prenez-le d'abord contre vous pour répondre à son appel, montrez-lui que vous êtes là et que vous allez tout faire pour satisfaire ses besoins :
- Pleurs de faim : donnez-lui une tétée au sein ou un biberon
- Pleurs d’inconfort : changez-lui la couche et vérifier qu’il n’a pas trop chaud / pas trop froid
Si le bébé est rassasié et qu’il ne présente pas de signes d’inconfort :
- Gardez-le dans vos bras, faites-lui des câlins, éventuellement en « peau à peau »
- Chantonnez-lui des berceuses et parlez-lui d’une voix douce et rassurante
- Faites-lui des massages
- Donnez-lui un bain
- Allez le promener
- Mais aussi : acceptez qu’il crie sans que vous ne puissiez rien pour lui - sachez que les bébés crient de façon normale 2h par jour (si on cumule tous les pleurs)
Si vous vous sentez à bout, exaspéré ou et que vous sentez que vous n’arrivez pas à vous contrôler :
- Posez le bébé et mettez-le en lieu sûr
- Sortez de la pièce et allez reprendre votre calme
- Essayez de trouver, si c’est possible, un relais (papa, grands-parents, amis)
- Demandez de l’aide si vous n’arrivez pas à vous calmer.
Tout adulte, parent ou professionnel de santé peut parfois se sentir dépassé par les pleurs et les cris d’un bébé. C’est humain. En revanche, il est primordial de savoir « lâcher prise » pour ne pas mettre le bébé en danger.
