Les enfants porteurs de handicap ont des besoins spécifiques qui doivent être pris en compte, aussi bien à la maison qu’à l’école. S’inspirer des pédagogies dites “alternatives” peut vous être d’une grande aide. Elles peuvent vous offrir un autre point de vue éducatif, vous donner des idées d’aménagement, etc. La pédagogie Montessori en fait partie et peut être un outil d’apprentissage et d’épanouissement très intéressant.
Les principes de la pédagogie Montessori
La pédagogie Montessori est une pédagogie basée avant tout sur la bienveillance. Elle s’appuie sur les capacités des enfants et non sur leurs déficits, c’est pourquoi elle peut être un formidable outil pour les petits et les grands qui sont porteurs de handicap.
Cette pédagogie est active, c’est-à-dire que l’enfant est placé au centre, il est acteur de ses apprentissages et apprend en faisant des expériences sensorielles, en observant et en répétant les activités autant qu’il le souhaite. La manipulation du matériel permet aux enfants de passer par le concret avant de comprendre des concepts abstraits. Le matériel Montessori est auto-correctif, c’est-à-dire que l’enfant peut voir par lui-même qu’il s’est trompé et rectifier ses erreurs. Les activités ne portent que sur une seule chose à la fois.
Il ne s’agit pas d’obliger ou de contraindre l’enfant à faire quelque chose, au contraire ! L’éducateur se concentre sur les besoins de l’enfant pour qu’il puisse s’épanouir en toute sécurité selon son stade de développement.
Si on parle de l’école, dans une classe Montessori, l’éducateur ne porte pas de jugement sur ce qui est fait, son travail est d’abord de susciter l’intérêt de l’enfant, de créer une ambiance propice à l’apprentissage et de l’accompagner dans ses découvertes. L’ambiance de la classe est ainsi fondamentale. Elle doit être silencieuse (autant que possible) pour que chacun puisse se concentrer et apprendre à son rythme de manière individuelle. L’enfant y est libre de se déplacer quand il veut.
Au quotidien, la pédagogie Montessori est aussi très intéressante à mettre en place. En effet, elle permet à l’enfant d’apprendre à être autonome. On peut adapter le mobilier et le matériel de la maison pour qu’ils deviennent plus pratiques et plus accessibles pour l’enfant.
Par exemple, dans la chambre, le lit peut être posé au sol pour que l’enfant puisse se coucher ou se lever seul, les couverts et la vaisselle peuvent être mis à sa hauteur pour qu’il ait la possibilité de se servir lui-même, etc. Tout doit bien sûr être aménagé en fonction des capacités de l’enfant, car il ne s’agit pas de le mettre en danger, mais bien de lui apprendre à développer son autonomie. Grâce à cela et à la mise en place de routines, les enfants parviennent avec le temps à faire les choses par eux-mêmes, ils gagnent en confiance et en estime d’eux-mêmes, ils se sentent capables de faire toujours plus !
Maria Montessori et le handicap
Maria Montessori est une Italienne qui a travaillé en tant que médecin. Elle a réalisé sa spécialisation en pédiatrie dans une clinique psychiatrique, c’est pourquoi elle connaît très bien le traitement des enfants dits « déficients ». À l’époque, au tout début du 20e siècle, l’accompagnement de ces enfants était absolument indigne, ils étaient livrés à eux-mêmes, sans aucune stimulation.
Maria Montessori va alors s’inspirer des travaux de Jean Itard et d’Edouard Seguin, deux Français qui ont étudié les enfants porteurs de troubles mentaux. Elle réfléchit à une approche pédagogique plus que médicale. En 1901, la première école d’orthophrénie (art de développer les facultés intellectuelles) ouvre à Rome. C’est Maria Montessori qui en prend la direction et qui prend en charge les enfants déficients. Grâce à ses activités variées et à son matériel, elle obtient des résultats très impressionnants. Ses élèves deviennent capables de lire, d’écrire et certains réussissent leurs examens.
C’est dans ce contexte que Maria Montessori élabore ensuite les premiers principes fondateurs de sa méthode d’éducation qu’elle appliquera dans le milieu scolaire ordinaire. Il est important de préciser que Maria Montessori n’a pas développé sa pédagogie spécifiquement pour les enfants en situation de handicap, même s’il est vrai de dire qu’elle voulait donner la chance à tous les enfants d’apprendre.
Quelles sont les limites de la pédagogie Montessori pour les enfants en situation de handicap ?
On ne peut pas affirmer que la pédagogie Montessori est adaptée à tous les enfants, notamment à tous ceux qui sont porteurs de handicap. Il faut bien sûr réfléchir au cas par cas, en fonction des capacités de chacun. Les écoles avec une pédagogie Montessori sont souvent privées, parfois même privées et hors contrat. Dans ce cadre, ces écoles ne sont pas habilitées à accueillir des AESH au sein de leur établissement. Cela signifie que si votre enfant a besoin d’une aide individualisée, ce ne sera pas possible dans certaines de ces écoles. Renseignez-vous bien !
Par ailleurs, le matériel Montessori n’a pas été créée pour des enfants porteurs de handicap. Tout dépend encore une fois de la situation, mais il ne faudrait pas mettre un enfant en difficulté en lui offrant du matériel qui ne serait pas adapté pour lui. Enfin, il est aussi possible qu’une classe Montessori ne soit pas assez contenante pour des enfants qui auraient par exemple des troubles du comportement. L’espace de la classe étant ouvert, cela peut paraître insécurisant pour certains petits.
Cette pédagogie peut toutefois donner des idées pour ce qui est de la vie pratique au quotidien, notamment à la maison. Elle peut évidemment être complétée avec d’autres approches adaptées au handicap.
