Sommaire :
Le salarié-aidant doit relever un double défi
En effet, l'aidant doit maintenir son emploi en participant aux évolutions de son entreprise d’une part, et conserver ses capacités physiques et intellectuelles pour lui permettre d’assumer sa mission d’aidant d’autre part.
La réalité s'avère très contrastée, selon les organisations : le droit du travail et la culture nationale rendent parfois difficile l’évocation de la vie en entreprise. Bien souvent, l’employeur ne prendra pas le risque de poser de questions d’ordre privé, tout comme le salarié-aidant n’osera pas parler des difficultés rencontrées dans sa vie quotidienne.
Il y a donc encore beaucoup d’efforts à faire, pourtant l’entreprise aurait tout à gagner en ouvrant le dialogue dans ce domaine et en montrant une certaine forme de bienveillance vis-à-vis de ses collaborateurs. Ainsi, elle réduirait les risques d’essoufflement des salariés-aidants tout en renforçant la solidarité et la culture d’entreprise.
Des impacts positifs pour l’employeur et le salarié
Lorsque l’entreprise prend des mesures pour faciliter la conciliation des temps de vie, les impacts sont positifs pour tout le monde : d'un côté les collaborateurs déclarent une meilleure santé, une diminution de leur stress, une concentration plus optimale, la satisfaction de travailler vite et bien ; de l'autre, l'employeur profitera des impacts réels qui permettront de gagner en performance économique et sociale - notamment baisse significative de l’absentéisme, maîtrise du turn-over ou encore réelle amélioration de la qualité́ de vie au travail.
Le care management : prendre soin de ses salariés
De grandes entreprises développent la dimension « care » du management : il s’agit d’un management bienveillant qui met en avant la qualité de vie des collaborateurs en proposant des actions de prévention et en essayant d’identifier le plus tôt possible les situations difficiles.
Pour le salarié-aidant ce type de management permet de mieux concilier emploi et vie privée.
Comment repérer un salarié en difficulté ?
Il existe différents manières d’identifier un collaborateur en difficulté, l’assistante sociale en est une. Et oui, bien souvent les salariés en charge d’un proche dépendant n’ont pas conscience qu’ils sont aidants et ne formulent pas directement à l’entreprise une demande de soutien !
Les services de médecine du travail et d’action sociale peuvent être les premiers à identifier la problématique et la nature des besoins. Les collègues ou les managers peuvent également faire remonter leur inquiétude au sujet d’une personne dont ils perçoivent un mal-être ou un changement de comportement.
Les indicateurs comme les arrêts de travail longue durée ou à répétition sont aussi l’occasion pour l’assistante sociale d’entrer en contact avec les salariés-aidants.
Des acteurs externes en appui
L'entreprise peut travailler avec des acteurs externes comme les centres locaux d’information et de coordination (CLIC), des associations, ou avec tout acteur pouvant apporter une information ou une orientation complémentaire.
De plus, toute personne qui travaille, quel que soit son secteur d’activité (entreprise privée, secteur public, secteur agricole, professions libérales, commerçants, artisans) - cotise au régime de retraite de base. Ces régimes de base et régimes spéciaux ont tous une action sociale en direction des aidants familiaux à travers des dispositifs de soutien et des prestations extra-légales. Un salarié-aidant peut donc solliciter sa caisse de retraite ou celle de son proche dépendant afin d’obtenir un soutien, financier ou autre.
