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Burn-out : L'épuisement parental

Alizee L. 10 févr. 2022 14:12:57
Burn-out : L'épuisement parental

Lorsqu'elles n’arrivent plus à gérer leur temps, certaines mamans n’en peuvent plus et craquent. Comment savoir si l’on est victime d’un burn out maternel et comment en sortir pour retrouver une vie plus apaisée ? On vous donne nos conseils !

Sommaire :

C’est un autre sujet tabou de la maternité. L’épuisement maternel ou « burn out maternel » est bel et bien une réalité. La descente aux enfers après la naissance de son enfant est loin d’être inhabituelle, entre culpabilité et indifférence, des milliers de femmes perdent pied face à leur bébé.

Des mères épuisées et sous pression

Il n’y a pas plus grande joie que d’avoir des enfants. Mais on est généralement peu préparée aux nombreuses difficultés que l’on doit affronter en devenant mère. Les nuits trop courtes, le manque de soutien, les urgences répétées et la situation peuvent vite devenir insoutenables. C’est alors que la tension s’installe.

L’épuisement maternel c’est lorsque les mères ont le sentiment qu’il n’y a plus de différence entre elles et les contraintes du quotidien. Bien qu’elles incarnent la maternité, elles se sentent sous pression du matin jusqu’au soir et ne trouvent plus de temps pour récupérer. Longtemps mis de côté, le syndrome de l’épuisement maternel fait aujourd’hui surface grâce aux confessions de nombreuses mamans. Ce phénomène vicieux touche beaucoup de femmes, qu’elles travaillent ou restent au foyer et de tout milieu social. L’accumulation de facteurs troublants comme la précarité, l’isolement ou les problèmes familiaux, rend évidemment la situation encore plus compliquée. C’est le cas notamment lors de naissances multiples avec, par exemple, l’arrivée de jumeaux, qui provoque des difficultés psychologiques dans les mois et les années qui suivent la naissance.


Même si l’on remarque une implication croissante des pères (et second parent), qui peuvent eux aussi souffrir d’un épuisement parental, l’essentiel des tâches domestiques continuent d’être assurées par les femmes. Le déséquilibre est d’autant plus important en fonction du nombre d’enfants qu’il y a dans la famille et de l’âge du petit dernier. La société est également responsable de cet épuisement des mères. La maternité est mise en avant comme un paradis où les femmes ne peuvent que s’épanouir - le décalage entre ce qui leur est décrit et la réalité est parfois violent. Bien souvent, les mères culpabilisent et n’osent pas avouer leur mal être.

Quels sont les symptômes de l'épuisement maternel ?

Ce concept était scientifiquement réservé au contexte professionnel. Aujourd’hui on l’utilise également pour décrire l’épuisement maternel - les facteurs s’appliquant parfaitement à l’expérience de la mère. Comme dans le travail, l’épuisement maternel est sournois, il n’apparaît pas soudainement mais progresse lentement. Cet état psychologique est le résultat d’une accumulation de stress, d’une intensité modérée avec un aspect chronique et répétitif. Ce sont les contraintes qui se répètent sans cesse, entre les nuits interrompues, les cris des enfants et les responsabilités quotidiennes, qui provoquent au fil du temps chez la mère un épuisement psychologique et physique.

Les phases du burn out maternel

L’épuisement émotionnel

Il commence par de l’épuisement émotionnel. Nous disposons chacun d’une réserve d’énergie physique et psychologique. Les responsabilités quotidiennes de la mère absorbent petit à petit l’ensemble de son capital énergie. Au fur et à mesure elle se sent usée, vidée de ses ressources, puis à un moment elle craque et s’effondre. C’est simple, dès le matin à son réveil, elle est déjà découragée en pensant à tout ce qu’elle devra faire dans la journée.


La distance s’installe

Vient ensuite la seconde phase : l’indifférence émotionnelle vis-à-vis de ses enfants et des autres. En fait, la mère va, inconsciemment, mettre en place un mécanisme de défense pour se protéger et économiser le peu d’énergie qui lui reste. Comme aliénée, elle accomplit mécaniquement les tâches du quotidien et renonce totalement à l’investissement émotionnel, mettant une distance entre elle, ses enfants et son compagnon/sa compagne.


Le reniement

La dernière phase est probablement la plus inquiétante : lorsque la mère prend conscience du décalage entre l’idée qu’elle se faisait de la maternité et la réalité de son quotidien de maman. Ses rêves d’épanouissement s’effondrent, c’est l’échec personnel. C’est la totale chute libre : perte de confiance et repli sur soi, éclatements de colère, voire comportements agressifs envers les enfants. Les mères sombrent alors dans la rancœur et l’amertume.

Comment sortir d’un burn out maternel ?

Très souvent, l’entourage est dans l’incompréhension face à l’épuisement maternel. Le second parent se retrouve la plupart du temps dépourvu et ne sait pas comment aider pour décharger la maman. Ainsi, même si le second parent culpabilise de voir sa femme devenue mère subir toute cette pression, en général les signaux de détresse envoyés par la mère ne sont reçus par personne. Elle seule peut se sortir de ce cercle vicieux lorsqu’elle en prend conscience et qu’elle en a le déclic.


Le dialogue et la communication sont les premiers moyens de s’en débarrasser. Par exemple par le biais d’environnement dédiés comme des lieux de rencontres où l’on peut parler de son quotidien et de ses ressentis sans être jugée, ou des réseaux d’entraide entre mamans sur internet. En effet, le plus important reste le contact humain, qui peut soulager les mères. De plus, le fait que l’épuisement maternel soit reconnu aide grandement les femmes - qui se disent qu’elles ne sont pas seules à vivre ce mal-être.